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Fermeture de Binance au Canada : ce que vous devez savoir

Un chiffre brut, une ligne qui claque : 2023 a vu Binance quitter le Canada sans préavis, laissant derrière elle un marché en suspens et des milliers d’utilisateurs québécois face à l’incertitude. Dès l’annonce officielle, le message était limpide : les portes se ferment, l’aventure Binance s’arrête sur le territoire, sous la pression d’une réglementation jugée imprévisible par la plateforme. L’Autorité des marchés financiers du Québec, elle, n’a pas attendu cette rupture pour tirer la sonnette d’alarme : Binance n’avait jamais reçu le feu vert pour s’installer durablement dans la province.

Depuis ce retrait fracassant, la réalité persiste : certains Québécois bravent l’interdit, accédant à Binance par des chemins de traverse. Mais cette prise de risque n’a rien d’anodin. Derrière chaque connexion dissimulée, ce sont des fonds exposés, des recours limités et une zone grise où le droit reprend vite ses droits. La loi encadre avec fermeté les pratiques liées aux cryptoactifs, et pour chaque utilisateur, rien n’est joué d’avance.

Où en est la légalité de Binance au Québec ?

Le Québec ne s’embarrasse pas d’à-peu-près. Depuis le retrait de Binance en mai 2023, la plateforme ne détient aucune autorisation pour exercer auprès des Québécois. L’Autorité des marchés financiers (AMF) l’a déclaré sans détour : Binance n’est ni enregistrée, ni reconnue, ni même tolérée. Malgré tout, certains cherchent à contourner les restrictions via des réseaux privés ou en masquant leur vraie localisation.

Mais le droit ne laisse guère de place à l’approximation. Engager une transaction sur une plateforme non accréditée, c’est s’exposer concrètement : argent figé sans préavis, recours quasi inexistants en cas de litige, soupçons de blanchiment d’argent. Les autorités guettent attentivement les mouvements en cryptoactifs. Dès qu’ils s’apparentent à des valeurs mobilières, l’étau réglementaire se resserre. La Commission des valeurs mobilières garde l’œil, prête à détecter les failles et à anticiper tout dérapage.

Récapitulons ce que pose le droit québécois :

  • Binance n’a reçu aucune licence pour opérer officiellement au Québec.
  • Tenter de se connecter depuis la province revient à ignorer la loi locale.
  • Les transactions initiées sont susceptibles d’être bloquées ou contestées par les autorités.

Privilégier la conformité à la politique de confidentialité et aux règles AML (anti-blanchiment) n’est pas un conseil accessoire : pour les Québécois, la sécurité juridique est un passage obligé. Sans cela, espérer récupérer les millions de dollars exposés en cas de coup dur devient un pari perdu d’avance.

Comprendre les risques et les obligations pour les utilisateurs québécois

L’arrêt de Binance n’a pas simplement surpris : il a laissé bien des détenteurs de crypto-monnaies dans la tourmente. Que faire pour préserver ses avoirs ? Quel encadrement pour les transactions passées ou futures ? Utiliser un service non autorisé revient à jouer avec le feu : fonds potentiellement bloqués, impossibilité de rapatrier son argent, contrôles fiscaux à la clé. L’Agence du revenu du Canada ne regarde pas ailleurs : tout gain en capital de crypto-monnaies, qu’il provienne d’un retrait ou d’un échange, doit être déclaré.

Le sujet fiscal déborde largement la question des profits. La fréquence et la nature des opérations placent l’utilisateur face à une distinction décisive : revenu d’entreprise ou gain en capital imposable ? Un investisseur très actif sera rangé dans la case « entrepreneur », donc ses gains seront taxés dans leur totalité. L’utilisateur occasionnel, lui, ne sera imposé que sur la moitié de ses plus-values. À chaque stade : achat, conversion, transfert, la transparence est exigée, assortie d’une vérification d’identité et d’un respect strict des règles contre le blanchiment d’argent selon les standards AML.

Adopter de bons réflexes s’impose pour ne pas se retrouver en difficulté :

  • Déclarez systématiquement toutes vos opérations aux impôts.
  • Consignez chaque transaction, y compris les pertes.
  • Respectez rigoureusement les procédures de vérification d’identité exigées par les plateformes régulées.

La vigilance des autorités autour de la fraude et du blanchiment d’argent ne faiblit pas. Que vous ne juriez que par le BTC ou que vous exploriez des tokens méconnus, la règle ne change pas : régulation, surveillance, fiscalité ajustée. Impossible d’ignorer ce climat.

Femme lisant une notification sur son smartphone devant un bâtiment

Ressources et conseils pour sécuriser vos échanges de cryptoactifs

Le départ de Binance a frappé les esprits : anticiper, s’informer et sélectionner ses outils n’a jamais été aussi nécessaire. Pour protéger vos cryptoactifs, tournez-vous prioritairement vers les portefeuilles hors ligne. Cette solution vous éloigne des risques de piratage et d’incidents techniques qui jalonnent les plateformes instables ou soumises à des bouleversements réglementaires soudains.

Ne placez pas toutes vos crypto-monnaies et BNB sur le même service. Diversifiez vos supports, répartissez vos fonds : multiplier les fournisseurs, c’est aussi renforcer la solidité de votre stratégie. N’oubliez pas les gestes de vigilance : activez systématiquement l’authentification à deux facteurs, gardez vos clés privées à l’abri hors ligne et restez méfiant devant toute tentative d’hameçonnage, surtout si elle paraît parfaitement imitée.

Quelques repères pour limiter les risques

Certains principes simples restent efficaces pour réduire la surface des dangers :

  • Assurez-vous, pour chaque plateforme choisie, du respect des exigences de l’Autorité des marchés financiers ou de la Commission des valeurs mobilières.
  • Tenez-vous à jour des alertes diffusées par les régulateurs canadiens et étrangers : le paysage évolue rapidement.
  • Passez au crible les politiques de gestion des avoirs, les conditions de retrait et la confidentialité. Se tenir informé grâce à des sources sérieuses est décisif.

Contrats à terme, NFT, innovations : chaque nouveauté promet autant qu’elle bouscule. Sélectionnez vos opérateurs avec discernement, documentez chaque échange, conservez l’historique de vos transactions comme une assurance. Un oubli, une maladresse : le capital réel peut disparaître brutalement. Ici, rester prudent, c’est s’assurer la possibilité de réessayer, la prochaine fois, sur un marché qui n’attend personne.